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L'entretien qu'a accordé le MPEER, M. Mahamane Sani Mahamadou à l'Hebdomadaire

« Nous pensons pouvoir atteindre les objectifs de faire du secteur pétrolier un des principaux leviers de la croissance économique de notre pays et de faire du Niger un pays exportateur de l’énergie »

NIYYA INFOS : Voilà 100 jours que notre pays a réalisé sa première alternance démocratique. Quels commentaires cela vous inspire ?

Le Ministre : Merci pour l’opportunité que vous nous offrez de parler des premiers cents (100) jours du Président de la République SEM Mohamed Bazoum à la tête de notre pays. Comme vous l’aurez sans doute constaté, le monde entier a salué la première alternance démocratique que le Niger a connu de toute son Histoire politique, avec un Président démocratiquement élu qui cède le pouvoir à un autre tout aussi démocratiquement élu. C’est un fait majeur qu’il faut saluer à sa juste valeur. Le Président de la République sortant y a mis un point d’honneur et aujourd’hui tous les Nigériens peuvent s’en féliciter pour y avoir pleinement contribué en allant pacifiquement et massivement aux urnes le 27 décembre 2020 et le 21 février 2021 pour élire un nouveau Président de la République en la personne de SEM Mohamed Bazoum.

NIYYA INFOS : Quels sont les principaux objectifs assignés à votre département ministériel ?

Le Ministre : Permettez-moi d’abord de rappeler que l’objectif du Programme de Renaissance Acte 3 du Président de la République en matière de Pétrole et d’Energie est, d’une part, intensifier la production pétrolière en favorisant la recherche sur les blocs encore libres et, d’autre part, placer le secteur de l’énergie comme axe prioritaire de son programme, en consolidant les investissements réalisés dans le secteur au cours des 10 dernières années afin de créer les conditions de notre indépendance énergétique.

Lors de sa Déclaration de Politique Générale devant le Parlement, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement SE Ouhoumoudou Mahamadou a précisé que dans le secteur pétrolier, « les orientations du Gouvernement seront centrées sur l’amélioration de la connaissance et la promotion du potentiel pétrolier ; la modernisation du cadastre pétrolier ; la création d’industries utilisant la matière première pétrochimique ; l’adoption de la loi sur le contenu local pour une meilleure implication du secteur privé ; l’adoption de la loi sur le secteur aval pétrolier ; et la création de l’Institut National de Pétrole et du Gaz.

De façon spécifique, le développement du bloc Agadem sera poursuivi à travers notamment le suivi des travaux de construction des installations de surface et la réalisation des forages de développement, la construction et l’exploitation du Pipeline Niger-Bénin.

A terme, les actions en faveur du pétrole permettront de porter le poids de ce secteur à 25% du PIB, 45% des recettes fiscales, 68% des exportations et 12% des emplois formels ».

Dans le secteur de l’énergie, il est prévu « le développement des infrastructures qui vise l’amélioration du taux d’accès à l’électricité et la promotion de l’énergie de cuisson propre. L’objectif recherché est de porter le taux d’accès des ménages à l’électricité de 14% aujourd’hui à 30% à l’horizon 2026 à travers plusieurs actions majeures, notamment l’opérationnalisation du programme de développement de production et de transport d’énergie par la mise en service de la centrale hydroélectrique de Kandadji ; la construction des lignes d’interconnexion régionale et sous régionale en vue d’assurer la disponibilité de l’énergie abordable et durable ; la construction de la 1ère phase de la centrale thermique de Salkadamna de 200 Mégawatts ; la construction de deux nouvelles tranches de 25 Mégawatts chacune à la SONICHAR ; la construction des centrales solaires photovoltaïques de 10 à 150 Mégawatts dans les régions du pays. Pour ce cas spécifique du solaire, l’objectif est d’améliorer sa part dans le mix énergétique d’au moins 15% en 2026.

Ces efforts vont contribuer à répondre à la demande des ménages et à maintenir le gain de compétitivité de l’économie nationale en rendant l’énergie abordable, durable et disponible.

Le développement des infrastructures énergétiques vise également la promotion de l’énergie de cuisson propre. L’objectif est de lutter contre la déforestation et la dégradation du couvert végétal. Les principales actions à mener comprennent la vulgarisation des foyers améliorés et la promotion de l’utilisation du gaz butane. D’autres actions de substitution du bois seront développées par la production du charbon minéral et sa transformation en briquettes afin de proscrire toute coupe de bois.

A cet effet, il est prévu la restructuration et la réhabilitation de la Société Nigérienne de Carbonisation du Charbon Minéral ; la construction d’une unité de production de 50.000 tonnes de briquettes de charbon carbonisé par an à Tchirozérine ; et la construction d’une unité à Salkadamna d’une capacité de 100.000 tonnes par an.

L’objectif de transformation de l’économie nigérienne suppose également la mise en œuvre des projets structurants notamment l’achèvement et la mise en exploitation du Barrage de Kandadji, l’exploitation des chaines de valeur dans l’agriculture et l’élevage et l’exploitation de notre potentiel économique à travers le programme "Une Région, une Industrie" ».

NIYYA INFOS : Vous êtes à la tête du Ministère du Pétrole et de l’Energie, deux secteurs clés du Programme de Renaissance Acte 3. Que peut-on retenir de ces 100 premiers jours au niveau de votre département ministériel ?

Le Ministre : Dans le cadre de la mise en œuvre de toutes ces actions, il faut retenir qu’après notre prise de fonction, nous nous sommes attelés à concrétiser cette promesse du Président de la République de booster le secteur pétrolier et de faire du Niger un pays exportateur de l’énergie.

Dans le domaine du pétrole, le projet phare reste la construction du système de transport (Pipeline Niger-Bénin) pour l’évacuation du pétrole brut nigérien sur le marché international à partir de la bride de Koulélé à Agadem jusqu’au port de Sèmè-Kpodji.

La cérémonie de pose de la première pierre est intervenue le 17 septembre 2019 sous les auspices du Président Issoufou Mahamadou sur le site de Koulélé, à Agadem, dans la Région de Diffa.

Le 20 mai 2021, nous avons participé au lancement des travaux de la partie béninoise du Pipeline sur le site de la station terminale de Sèmè-Kpodji, à environ 30 kilomètres au sud-est de Cotonou.

Il faut d’ores et déjà retenir qu’ici au Niger, à la suite de la sélection et de la nomination du Commissaire-enquêteur, l’enquête publique pour l’expropriation de terrains nécessaires au projet suit son cours normal sur tout le tracé du Pipeline.

Les travaux de pose des premiers tuyaux du Pipeline ont débuté à côté de la SORAZ, où il est stocké quelque 150km de tuyaux.

Les 70 premiers kilomètres de terrains nécessaires au projet sont mis à la disposition de la société WAPCO, qui a déjà déployé son personnel technique. La mobilisation du personnel pour le tronçon d’essai a été également achevée.

La construction de la station de pompage N°2 est achevée, ainsi que les bases vie de Koulélé et de la station N°2 (dans la Région de Zinder, non loin de la SORAZ).

Le deuxième bateau de tuyaux est arrivé le 26 juin au Port de Cotonou au Bénin. Son déchargement a débuté le 1er Juillet dernier.

Les activités de soudure du Pipeline ont débuté le 5 juillet sur le site de construction situé dans la commune de Oualéléwa, dans la Région de Zinder et se poursuivront sur le tronçon de la zone désertique de Diffa qui sera mis à la disposition de la société dans les semaines à venir.

Sur le plan réglementaire, nous avons procédé à l’élaboration de la loi avale réglementant les activités du secteur pétrolier aval, qui est l’ensemble des domaines couvrant les activités de raffinage des hydrocarbures, d’importation, d’exportation, de transport, de stockage, de distribution, de commercialisation et de contrôle-qualité de produits raffinés ou de gaz naturel liquéfié (GNL). Il est, en effet, apparu nécessaire de doter le pays d’une nouvelle loi qui prend en compte toutes les insuffisances relevées dans la réglementation en vigueur.

Pour ce qui est du secteur énergétique, nous disposons d’ores et déjà d’une Stratégie Nationale d’Accès à l’Energie (SNAE), dont la mise en œuvre permettra de rehausser à 80% le taux d’accès à l’électricité des ménages nigériens à l'horizon 2035. Ce taux est actuellement de moins de 20% sur le plan national et moins de 5% en milieu rural.

Cette stratégie prévoit notamment des investissements pour lesquels il est prévu de consacrer 76% au renforcement du réseau électrique existant, 16% pour la réalisation de mini-centrales solaires hors réseaux et 8% pour la promotion des systèmes individuels solaires. Un accent particulier sera mis sur les énergies renouvelables, afin de faire baisser le coût moyen de l'électricité dans notre pays.

Notre engagement pour la première phase de cette stratégie vise à accélérer l’électrification et l’accès pour au moins 500 localités en moyenne par an afin d'atteindre un taux d'électrification national de 30% d’ici 2026.

Pour ce faire, nous envisageons d’exécuter des grands projets qui permettront à notre pays d'être, à terme, exportateur d'énergie. Il s’agit notamment de l’installation d’un 5ème groupe de 20 MW à Gorou Banda, la construction d'une centrale solaire de 20 MW à Gorou Banda, de la ligne 330KV de 600 MW Nigeria-Niger-BF-Benin-Togo (un projet régional sur lequel je vais revenir), la construction d'une centrale solaire de 30MW à Gorou Banda, la construction d'une centrale solaire de 150MW à Zabori, la construction d'une centrale hydroélectrique de 130MW à Kandadji, l’installation de batteries de stockage de 20MWh à Gorou Banda, le renforcement des postes sources de Niamey, la construction des postes de répartition à Niamey, celle d'un centre national et d'un bureau central de conduite, le renforcement de la boucle HT et la construction d'une centrale à déchets domestiques de 15 MW à Niamey.

Enfin, récemment, nous avons signé un partenariat avec le Groupe de la Banque Mondiale dans le cadre du programme "Scaling Solar" pour la réalisation de 50 mégawatts d’énergie solaire.

Sur le plan régional, nous venons de tenir, le 10 juin 2021 à Abuja au Nigeria, la première Session du Comité Ministériel Conjoint de Pilotage (CMCP) du Projet Régional d’Interconnexion Electrique ou West African Power Pool (WAPP) Dorsale Nord. Cette réunion a regroupé les Ministres en charge de l’Energie de l’ensemble des pays membres de cette Dorsale Nord du Projet WAPP que sont le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo, le Commissaire à l’Energie et aux Mines de la Commission de la CEDEAO, le Secrétaire Général du Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain (EEEOA-CEDEAO), ainsi que les Directeurs Généraux des Sociétés nationales d’électricité (TCN, NIGELEC, CEB, SBEE, CEET, SONABEL).

Avec pour objectifs, entre autres, de faire le point sur l’état d’avancement de ce projet, cette rencontre a décidé de retenir notre pays pour la pose de la première pierre devant consacrer le lancement effectif du projet.

Ce projet consiste en la réalisation d’une ligne de transport de 330 kV d’environ 880 km pour relier Birnin Kebbi (Nigéria) à Ouagadougou (Burkina Faso) via Zabori et Niamey au Niger et Malanville au Bénin.

Il prévoit notamment l’électrification de quelque 611 localités rurales situées dans un rayon de 5 km de part et d’autre de la ligne électrique et la mise en œuvre de plusieurs mesures d’atténuation environnementales et sociales. Il s’agit, entre autres, de la mise en œuvre des plans d’action en matière de réinstallation (PAR) destinés aux personnes et aux collectivités touchées par les activités de mise en œuvre du projet.

Pour ce qui est des actions entreprises sur le terrain, la NIGELEC a pu, durant ces cent (100) premiers jours du Président de la République SEM Mohamed Bazoum, électrifier 100 nouveaux villages et raccorder 27 496 nouveaux abonnés au réseau. Quant à l’Agence Nigérienne de Promotion de l’Électrification en milieu Rural (ANPER), elle a réalisé la pré-électrification de trois (03) villages à travers la distribution de kits individuels pour environ 300 ménages. Cela a permis l’électrification de six (06) centres de loisir, l’installation de six (06) lampadaires, ainsi que le développement des Activités Génératrices des Revenus (AGR).

En matière de promotion des énergies renouvelables au titre de la région de Maradi, tout le matériel technique à installer est acheminé sur place et les travaux d’installation des kits sont en cours avec un bon niveau d’avancement des travaux dans certaines localités.

Pour le volet promotion de l’énergie de cuisson propre, il a été effectué la vulgarisation de 305 kits de gaz GPL et 110 foyers à deux feux dans la région de Tillabéry, alors qu’il a été consigné 6000 kits de 6 kg chez les opérateurs présents dans la région de Dosso dans le cadre de création de 30 boutiques de service techni-gaz gérées par des groupements féminins.

Enfin, quelque 30 équipements PTFM (Plateformes multifonctionnelles) ont été acquis et installés dans les 30 nouveaux villages bénéficiaires au titre de l’année 2021.

En somme, nous pouvons aisément dire que nous sommes entrés de plain-pied dans la concrétisation des promesses faites au peuple nigérien par le Président de la République SEM Mohamed Bazoum dans les secteurs du pétrole et de l’énergie. Nous pensons pouvoir atteindre les objectifs de faire du pétrole un des principaux leviers de la croissance économique de notre pays et de faire du Niger un pays exportateur de l’énergie.

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